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Un invité dans ma cuisine de Novembre…Bouillon de ciné : la cuisine dans les films

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Pour terminer en beauté ce mois de novembre, et parce que je souhaitais vous offrir un cadeau post-Noël (ben oui, pourquoi attendre?), j’ai le plaisir d’inaugurer une nouvelle rubrique! Un invité dans ma cuisine est avant tout un espace de liberté. Il donne la parole à des blogueurs et autre passionnés dans leur domaine, qui apportent leur contribution à LVLG! Une seule règle : Mettre leur passion au service de l’écriture et de la gastronomie!

Pour cette première mise en bouche, j’ai le plaisir de publier le texte de Quentin Bonnet, passionné de cinéma et auteur de http://thescreenaddict.over-blog.net/. A tous les ferrus de mots et de 7ème art : Bonne dégustation!

"A l’approche des fêtes de fin d’années et de leurs promesses

culinaires, The Screen Addict sort son tablier et sa toque

pour vous proposer au menu du jour une belle brochette de films où la mangeaille est reine. Des pitreries de Louis de

Funes dans La Soupe aux choux à l’attrait de Johnny Depp pour le chocolat, en passant par le banquet gargantuesque de La Grande bouffe de Marco Ferreri, voici un panorama

du cinéma gastronomique pour petits et grands, où l’apprentissage du goût vient trouver un écrin savoureux dans la marmite des images. 

Apéritif : Une pincée de rire

Rien de tel, pour une mise en bouche drôle et légère, qu’un classique de la comédie populaire française, La Soupe aux choux (Jean Girault, 1981), qui met en scène la rencontre improbable d’un alien et de deux paysans issus des tréfonds du Bourbonnais. A l’opposée des plans d’invasions belliqueux des extra-terrestres d’Hollywood, l’alien en combinaison de plastique jaune, incarné par Jacques Villeret, ne vient pas détruire les humains mais se régaler de la fameuse soupe aux choux préparée par le Glaude (Louis de Funes). Un hymne potache aux saveurs de la cuisine paysanne dont on ne se lasse pas, près de 30 ans après sa sortie ! Répliques cultes garanties : « La soupe aux choux mon Blaise, ça parfume jusqu’au trognon. Ça fait du bien partout où qu’elle passe dans les boyaux, ça tient au corps, ça vous fait même des gentillesses dans la tête. Tu veux que j’t'y dise, ça rend meilleur ! »Continuons dans la bonne humeur avec un nanar ahurissant venu des USA, Le retour des tomates tueuses (John De Bello, 1988), où un livreur de pizzas sauve le monde d’une invasion de tomates transformées par un savant fou en machines  de destruction. Les amateurs de mauvais films sympathiques se régaleront du cabotinage des acteurs, dont un tout jeune George Clooney en mode 80′s, de l’hystérie ambiante, de l’idiotie extrême du scénario et du doublage français particulièrement gratiné. Mention spéciale à l’imagination du héros qui lui permet de préparer des pizzas anchois / marshmallows ou noix de coco / anchois / fromage / crème, faute de tomates.

Entrée : La cuisine en coulisses

Qui dit cuisine, dit restauration. Véritable figure de proue de la comédie hexagonale, Louis de Funès s’est fait à plusieurs reprises l’incarnation de la grande restauration française, dans Le Grand Restaurant(Jacques Besnard, 1966), où il défend aux côtés de Bernard Blier la réputation de son établissement de prestige, « Chez Septime », au sein d’une fâcheuse affaire d’état ; puis 10 ans plus tard dans L’Aile ou la cuisse (Claude Zidi, 1976), où il incarne le directeur du guide gastronomique Duchemin préparant sa retraite et son remplacement par son fils (Coluche). L’Aile ou la cuisse, sous ses oripeaux de comédie rocambolesque, se donne à voir comme un plaidoyer en faveur du bon goût, en même temps qu’une croisade comique contre ses agresseurs,

emblématisés par le personnage de Tricatel, joué par Julien Guiomar, pape de la nourriture industrielle. La scène finale, duel d’anthologie opposant Duchemin père et fils à Tricatel, marque le triomphe du bon goût. Un triomphe fictif bien amer, quand on considère l’omniprésence actuelle de la chère standardisée. Toujours est-il que Le Grand restaurant, comme L’Aile ou la cuisse, restent de savoureux moments de comédie à l’ancienne, à voir et à revoir.

Du côté allemand, Fatih Akin rend hommage à sa manière à la bonne cuisine avec la comédie Soul Kitchen, sortie sur nos écrans en 2009, relatant les déboires de Zinos (Adam Bousdoukos), patron d’un petit restaurant médiocre de Hambourg, le « Soul Kitchen », qui va connaître un bouleversement avec l’arrivée de Shayn (Birol Unel), cuisinier aussi virtuose que barré. Les clients du restaurant, d’abord déroutés par la qualité nouvelle de la cuisine, finissent par l’apprécier, au point de lui apporter une  renommée inattendue. Quand la bonne chère adoucit les mœurs, ne nous en privons pas. Une comédie douce-amère à savourer sans modération ! 

Plat : Malaise dans la casserole

Si la comédie représente le genre privilégié de la gastronomie, en soulignant son caractère léger et convivial, le cinéma n’hésite cependant pas à corser parfois la sauce pour nous proposer une vision amère, mais surtout plus consistante, de la mangeaille.

Attaquons-nous donc au plat de résistance avec La Grande bouffe de Marco Ferreri, qui provoqua un énorme scandale au Festival de Cannes en 1973 par sa vision extrêmement noire et décadente de la chère, qui l’associe à des pulsions macabres, voire sexuelles. Mettant en scène dans un lieu clos (un manoir) quatre amis qui décident progressivement de se donner la mort en mangeant, le film de Ferreri est un vrai paradoxe, à la fois mise en images sublime d’innombrables plats succulents et métaphore morbide de la société de consommation. La Grande bouffe est encore aujourd’hui un spectacle aussi fascinant qu’effroyable, porté par un quatuor d’acteurs prodigieux (Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni), qui marque son spectateur par sa délectable noirceur.

Tournons-nous à présent vers le cinéma asiatique pour (re)découvrir un bon petit mijoté d’humour noir avec Nouvelle cuisine de Fruit Chan, sorti en 2004. Mme Li, une quadragénaire qui souhaite rajeunir pour raviver la passion de son époux, fait appel à une cuisinière spécialisée dans la préparation de ravioli au mystérieux pouvoir régénérant. La découverte effroyable de l’ingrédient clé des ravioli, qui constitue le dénouement du film, donne à l’histoire l’allure d’une métaphore extrême des rapports sociaux entre humains, prêts à tout (surtout à « gober » n’importe quoi) pour leur auto-préservation. Quand le plaisir de manger devient dévoration sans limite, l’horreur éclate, pour le plus grand plaisir des amateurs de cinéma de genre.

Du côté des États-Unis, Morgan Spurlock choisit la forme du documentaire choc à la première personne avec l’effrayant Super Size Me (2004), pour lequel il a décidé de se nourrir exclusivement chez McDonald’s pendant un mois, à raison de trois repas quotidiens, afin de prouver les rapides effets néfastes de la « junk food » sur l’organisme. N’hésitant pas à mettre sa santé en jeu, Spurlock réussit son pari puisque son documentaire a rapporté pas moins de 30 millions de dollars de recettes et qu’il parvient à nous dégoûter définitivement des restaurants « fast food » à la McDonald’s.

Dessert : Les gourmandises de Johnny

Quoi de meilleur, pour finir un bon repas qu’un délicieux dessert au chocolat ? Johnny Depp ne vous dira pas le contraire, puisqu’il s’est affiché dans pas moins de deux films à la gloire de la sucrerie cacaotée : Le Chocolat (Lasse Hallström, 2000) où il se délecte des appétissants chocolats chauds concoctés par Juliette Binoche, puis Charlie et la chocolaterie (Tim Burton, 2005), où il incarne Willy Wonka, patron excentrique d’une fabrique merveilleuse de friandises chocolatées. Deux divertissements qui donnent littéralement l’eau à la bouche par leur représentation graphique très idéalisée des douceurs gastronomiques. Imagerie d’Épinal dans Le Chocolat ou univers enchanté

délirant chez Burton, deux gourmandises cinématographiques qui ne manquent pas de saveur. A consommer sans modération !

Digestif : Saveurs animées

Pour finir sur une note à la fois joyeuse et colorée, The Screen Addict vous propose en digestif deux excellents crus issus du cinéma d’animation : Ratatouille, des studios Pixar, réalisé par Brad Bird (cuvée 2007) et Tempête de boulettes géantes, de Phil Lord et Chris Miller (cuvée 2008). Le premier, à travers les péripéties d’un rat cuisinier, est une déclaration d’amour aussi magnifique que touchante à la grande gastronomie française, tandis que l’autre nous entraîne dans une aventure culinaire délirante menée tambour battant, où les éléments météorologiques prennent l’apparence de plats cuisinés (pluie de spaghetti à la bolognaise, averse de choucroute…) suite à une gaffe du héros, un jeune scientifique siphonné. Deux pépites animées pour finir votre festin filmique en beauté !"



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